Un agent de sécurité de l'UE tué au Yémen

Un employé de sécurité français tué au Yémen

Un Français travaillant pour une société de sécurité privée a trouvé la mort dans une fusillade lundi à Sanaa et un autre a été blessé, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, confirmant une information donnée sur place de sources gouvernementale et proches des services de sécurité.

La victime était en mission dans la capitale yéménite pour le compte de la délégation de l'Union européenne au Yémen.

"Nous apprenons avec indignation et tristesse l'assassinat d'un ressortissant français à Sanaa, victime d'une fusillade au moment où il était en mission pour la délégation de l'Union européenne au Yémen", a indiqué le ministre dans un communiqué.

"Notre compatriote, qui travaillait pour une société privée de sécurité, est décédé des suite de ses blessures", a-t-il ajouté. "Un autre ressortissant français a également été blessé au cours de cette attaque, ainsi que le chauffeur yéménite".

L'annonce du décès de Jean-Yves Socard a suscité une vive émotion à Carcassonne, la ville qu'il a adoptée et qui l'a adopté depuis fin 1982 et son arrivée au régiment. Ce régiment, qu'il aimait tant, et en particulier les «anciens» du «3» étaient hier bouleversés. «Au GCP (groupement de commando parachutiste), tout le monde l'appelait «Papa» tant son expérience était grande. C'était un patriote, un combattant, un stratège, un camarade, un soldat du rang qui sortait du lot. Il est cité en référence et restera dans les mémoires comme une légende de l'armée française. Ce n'est pas pour rien s'il était le plus médaillé de France», confie l'un de ses ex-camarades.

La dernière décoration reçue par Jean-Yves Socard date de 2007, trois ans après qu'il a quitté l'armée, et elle n'est pas des moindres puisqu'il fut promu au rang de chevalier de la Légion d'honneur, en remerciement des services qu'il rendit au pays qu'il servait.

Florence David, l'une de ses plus proches amies, comme bien d'autres, le décrivent comme «un frère, un ami aimant, «de famille» et éternellement fidèle au «3» et à ses proches». Quant à ses faits d'armes, ils sont innombrables. Mais il en est qui reviennent en boucle comme sa réaction héroïque lors de la guerre du Golfe au cours de laquelle blessé dans une explosion il sauva deux frères d'armes ou encore comme lorsqu'il retrouva des otages en ex-Yougoslavie où il s'était rendu, en solitaire, tandis qu'il était en permission. «Sa vie, c'était un film», dit l'un de ses amis. Effectivement. «On l'aimait, ou non. Mais ce qui est certain, c'est qu'il a servi son pays sans compter !», ajoute Florence David